La protection de la mégafaune
La première mission des Explorations de Monaco à Madère en septembre 2017 s’est intéressée à l’un des mammifères marins actuellement les plus menacés au monde. La situation inquiétante du phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) est à l’image de l’état de la plupart des populations de grands prédateurs dans le monde, aussi bien sur terre qu’en mer. Leur étude et leur préservation est devenue aujourd’hui essentielle à la préservation des équilibres naturels.
Mégafaune ?
Le terme englobe l’ensemble des mammifères, des tortues, des raies, requins et poissons osseux sans compter les oiseaux marins qui peuplent les mers. Comme les coraux, l’état de ces populations animales est un des indicateurs majeurs de la santé des océans et de la biodiversité marine.
Les grands prédateurs marins en déclin
Soumis à de nombreuses pressions humaines, telles que la surpêche et la pêche illégale, la réduction des habitats naturels, les pollutions sonores et plastiques ou le trafic maritime en croissance, la plupart des espèces de la mégafaune marine subissent depuis une cinquantaine d’années un déclin régulier et massif. Or les grands prédateurs, situés au sommet du réseau alimentaire, jouent un rôle fondamental dans la régulation des équilibres sous-marins et des relations proies/prédateurs.
Un risque : l’effet cascade
La disparition des top prédateurs crée un déséquilibre qui se propage vers les niveaux trophiques inférieurs, comme cela a été démontré par les scientifiques, par exemple lors de cas de surpêche : lorsque les grands prédateurs sont pêchés jusqu’à épuisement de la ressource, les êtres vivants du niveau immédiatement inférieur se développent alors sans régulation, donc beaucoup trop pour la ressource constituée par leurs proies qu’ils consomment jusqu’à épuisement. N’ayant plus de nourriture, ils déclinent… et ainsi de suite.
Îles et monts sous-marins isolés : derniers refuges ?
Les îles et les monts sous-marins perdus en plein océan sont des destinations d’étude particulièrement visées par les Explorations de Monaco. Les inventaires de biodiversité menés lors des missions semblent montrer que les grands prédateurs y trouveraient refuge, y compris en profondeur, loin de l’Homme, et seraient capables d’adapter leur comportement et leur mode de vie pour rester hors de portée de la pression humaine… Une hypothèse qui reste à confirmer.
La Principauté mobilisée
De nombreux programmes sont soutenus et développés dans le monde par la Principauté de Monaco afin de contribuer à une protection durable de la mégafaune et à l’acquisition des moyens nécessaires pour atteindre cet objectif : les projets de la Fondation Prince Albert II pour la protection du phoque moine ou du requin baleine, la récente ouverture d’un Centre de soins pour les tortues marines au Musée Océanographique ou la sensibilisation des usagers de la mer en sont des exemples.