Dass Bissessur exprime dans ce billet les sentiments de l’équipe scientifique mauricienne à la fin de la mission Monaco Indian Ocean Explorations ; une occasion exceptionnelle de renforcer les capacités dans les différentes disciplines de l’océanographie et d’explorer davantage la zone peu connue de Saya de Malha.
Le point de vue des Mauriciens
En tant que scientifiques mauriciens, cette expédition nous a offert une occasion exceptionnelle de renforcer nos capacités dans les différentes disciplines de l’océanographie et d’explorer davantage cette région reculée de Saya de Malha. En étant sur un navire de recherche tel que le S.A. Agulhas II, nous, en tant que jeunes scientifiques, avons acquis une formation pratique dans la manipulation et le fonctionnement des instruments océanographiques, la collecte de données et d’échantillons de qualité ainsi que le traitement et l’analyse de ces données.
Nous avons également travaillé en étroite collaboration avec des scientifiques internationaux dans le cadre de travaux de recherche portant sur le profilage physiochimique, la bathymétrie, le profilage du fond marin, les courants, les échantillonnages de la faune et de la flore et les observations des mammifères marins et des oiseaux. En outre, deux expériences, la première impliquant les activités photosynthétiques des plantes marines (phytoplancton, algues et herbes marines) et des invertébrés symbiotiques marins (coraux durs, gorgones, palourdes géantes) et la seconde, la tolérance thermique de ces organismes au réchauffement global induit par le changement climatique, ont été menées pour la première fois à bord d’un navire par des scientifiques mauriciens.
D’une manière générale, même si nous travaillions par quarts de 12 heures et que certains d’entre nous manquaient de sommeil, l’expédition Monaco Explorations dans l’océan Indien restera dans les mémoires pour la synergie et la coopération que tous les participants ont développées en travaillant pour atteindre leurs objectifs.
Le sentiment de camaraderie entre les participants et l’équipage a contribué à rendre les heures de travail plus courtes et plus agréables. De plus, une main secourable était toujours disponible pour aider à réaliser les diverses tâches scientifiques. Les couchers de soleil à bord du S.A. Agulhas II n’avaient d’égal que les millions d’étoiles observées la nuit et les artistes à bord ont su donner une dimension supplémentaire au travail effectué par les scientifiques. C’est avec tristesse que les participants ont dit adieu à leurs amis ainsi qu’à l’endroit qu’ils ont appelé leur maison pendant trois semaines, et plus pour d’autres.
Cependant, beaucoup de travail reste à faire et l’analyse des données et des spécimens collectés est attendue avec impatience. Dans l’ensemble, cette expédition restera longtemps dans la mémoire des participants mauriciens et est de bon augure pour la communauté scientifique travaillant sur l’océan Indien.
Docteur en géophysique marine.
Directeur Unité d’exploration des hydrocarbures / minéraux.
Département du plateau continental, de l’administration et de l’exploration des zones maritimes.
Bureau du Premier Ministre, île Maurice.