Protéger Saya de Malha, « l’île invisible »
Dans Son livre L’Homme et l’Océan, préservons les océans pour protéger l’humanité, récemment paru aux éditions Flammarion Versilio, S.A.S. Albert II de Monaco exprime Son amour des flots bleus et Son engagement pour les problématiques environnementales et le milieu marin.
Cet engagement s’est traduit en particulier par la relance des missions d’explorations de la Principauté, avec la création en 2017 des Explorations de Monaco. Cette plateforme collaborative au service de l’engagement de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco en matière de connaissance, de gestion durable et de protection de l’Océan a conduit depuis cinq ans de nombreuses missions pluridisciplinaires à travers le monde. Elles ont été menées avec la volonté d’associer dans leur approche recherche scientifique, médiation auprès des publics et coopération gouvernementale.
La nouvelle mission des Explorations de Monaco en océan Indien occidental s’inscrit dans cette quête d’humanisme et de vérité scientifique. C’est le premier élément du projet « Monaco Explorations » approuvé dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable 2021-2030
Le programme d’études est structuré autour de l’étude du banc de Saya de Malha, co-géré par Maurice et les Seychelles, des îles d’Aldabra et de Saint-Brandon et de monts sous-marins situés sur le trajet de la mission. Il vise à satisfaire en priorité les besoins des gouvernements des Seychelles et de Maurice, en veillant aussi à une bonne articulation avec les instances et initiatives internationales et régionales concernées, comme la seconde expédition internationale de l’océan Indien (IIOE-2 – 2015-2025) ou le projet Seabed 2030-GEBCO.
Un des plus grands herbiers du monde
Avec une surface de 40 000 km2, Saya de Malha est l’un des plus grands herbiers sous-marins du monde. Situé en haute mer, il abrite des écosystèmes peu connus, éloignés et difficiles d’accès, déjà fragilisés par une forte pression de pêche. Dépourvu de tout relief émergé, ce plateau peu profond est qualifié « d’île invisible ».
L’objectif de cette étude et de réunir des éléments pour déterminer si cette zone nécessite une protection particulière et dans l’affirmative, identifier les mesures de gestion à envisager. Pendant deux mois, les différents acteurs de cette opération d’envergure ; scientifiques, décideurs, artistes ou spécialistes de la médiation vont mutualiser leurs compétences et unir leurs efforts avec l’intention de sensibiliser les audiences les plus larges à la valeur de ces espaces naturels et aux pressions qu’ils subissent.
Un challenge et des enjeux à la hauteur du rôle et de l’engagement de la Principauté et de son Souverain au sein de la Communauté internationale pour la sauvegarde et la gestion durable de l’Océan.
Robert Calcagno
Administrateur délégué de la Société des Explorations de Monaco. Il est également Directeur général de l’Institut océanographique, Fondation Albert Ier, Prince de Monaco, depuis 2009.
